vendredi 27 avril 2012

Le ventre fécond

Voici les résultats de l’extrême droite en France depuis qu’existe l’élection présidentielle au suffrage universel.
Les chiffres proviennent pour l’essentiel de la documentation française et pour les données manquantes du site France politique (1974) et du ministère de l’Intérieur (2012).


Les Le Pen, père et fille, ne sont plus à présenter. L’avocat Jean-Louis Tixier-Vignancour était un proche de l’Algérie française, encore fraîche lors de l’élection de 1965, ce qui explique largement son bon score. Bertrand Renouvin était royaliste, Philippe de Villiers, traditionaliste catholique et Bruno Mégret sécessionniste du Front national.

En 1969 et en 1981, l’extrême droite n’a pas eu de candidat. Lors de ce dernier scrutin, la hausse à 500 du nombre de parrainage, doublé de la ruse de Jacques Chirac qui provoque le désistement de dernière minute de 200 soutiens (ce qui explique certainement les antagonismes irréconciliables des deux hommes), empêchent Jean-Marie Le Pen de se présenter.

A première vue depuis 1988, les suffrages d’extrême droite (entre 4,3 et 6,4 millions) et le pourcentage des inscrits (entre 10,5 et 15) connaissent des oscillations modérées et sans tendance générale.

Concentrons-nous sur les seuls candidats du Front national :


Là par contre la tendance est constamment à la hausse, à l’exception de 2007. Le labourage des thèmes de l’extrême droite par le candidat Sarkozy n’a été qu’un siphonage conjoncturel de ses suffrages à la fois en valeur absolue (-1,7 millions) et plus encore en pourcentage des inscrits (- 5 points) à mettre en lien avec une participation beaucoup plus forte. Ça n’a donc bien été qu’un effet d’optique de baisse dans le succès continu des candidats du Front national.

Nul « effet Marine Le Pen » sensible, la progression reprend au même rythme en 2012. Quand il n'a pas de concurrence, leur candidat gagne de 1988 au deuxième tour de 2002, 1.150.000 voix, puis de 2002 à 2012, 900.000 voix : 82.000 voix par an dans la première periode, 90.000 dans la seconde. Cette apparente hausse ne tient pas compte de l'élargissement du corps électoral. En pourcentage des inscrits, de 1988 à 2002, on voit une progression de 0,14/an et dans la seconde, 0,05.

La nouveauté est probablement que les discours ambigus réitérés par Nicolas Sarkozy brouillent la frontière entre les deux électorats. Mais n’était-ce pas finalement l’objectif de Patrick Buisson, son conseiller électoral en provenance de Minute ?

Dessin de Pancho paru dans le Canard enchaîné du 25 avril 2012
Ironie de l’Histoire, c’est en rendant possible l’élection du président de la République au suffrage universel que Charles De Gaulle a rendu possible le retour des héritiers de Philippe Pétain et Pierre Laval. Ce n’est pas pour rien que le plébiscite était le mode de légitimation du gouvernement privilégié par Napoléon III. La personnalisation du pouvoir a toujours été le péché mignon de la droite de la droite. Et s’il faut concéder du pouvoir au peuple, qu’il se résume alors à l’approbation du guide. Le Référendum imposé dans la constitution de la Ve République par De Gaulle en est la suite logique.

Étonnamment, c’est le Gaulliste Jacques Chirac qui découplera le Référendum du plébiscite. Contrairement aux enseignements du grand Charles, qui s’était retiré du pouvoir après avoir perdu le Référendum de 1969 (peut-être surtout l’occasion après 1968 de prendre acte de sa déconnection des aspirations populaires), l’échec à propos du Référendum de 2005 sur la Constitution européenne n’a pas poussé Chirac à la démission. Mieux, son successeur, idéologique et institutionnel, s’assiéra sur l’expression populaire en faisant approuver par les chambres le traité de Lisbonne, ersatz du précédent. Les Gaullistes ne sont plus ce qu’ils étaient, mais nous avons déjà eu l’occasion de le dire.

Les gesticulations d’entre deux tours, à aller tous azimuts, brouillent encore un peu plus les positionnements politiques. Nicolas Sarkozy est-il l’ultime fossoyeur du Gaullisme ?

Une de l'Humanité du 25 avril 2012

lundi 23 avril 2012

Et le vainqueur est...

En attendant les résultats du second tour nous pouvons d'ores et déjà proclamer le vainqueur du premier tour.



J'y ai surligné en rouge les prévisions les plus proches des résultats. Ca n'est pas très glorieux. Seul un sondeur était au plus proche de cinq résultats : TNS Sofres n'était pas très loin des pourcentages effectivement réalisés par Philippe Poutou (à 0,15 points), François Bayrou (à 0,87 points), Nicolas Sarkozy (à 0,18 points), Nicolas Dupont-Aignan (à 0,21 points) et Marine Le Pen (à 0,9 points).

Deux autres instituts proposent trois des résultats les plus proches : l'Ifop a bien estimé les scores de Nathalie Arthaud (à 0,06 points), Philippe Poutou (à 0,15 points) et Nicolas Sarkozy (à 0,18 points) ; Harris n'était pas loin des résultats pour Nathalie Arthaud (à 0,06 points), Jean-Luc Mélenchon (à 0,9 points) et Nicolas Dupont-Aignan (à 0,21 points).

Le CSA détient la cuillère de bois puisque en dehors de Jacques Cheminade que tous ont estimé à 0,25 points près (mais est-ce  vraiment une estimation ou un coup de chance...), il ne s'est approché au plus près d'aucun résultat.

Les plus beaux plantages sont une surestimation de 3,9 points de Jean-Luc Mélenchon par LH2 et une sousestimation d'autant de Marine Le Pen par BVA. Pour ces deux candidats les meilleures approximations sont éloignées de 0,9 points et toutes sont pour l'un trop hautes, et pour l'autre trop basses. De même François Bayrou est toujours surestimé, au minimum de 0,87 points.

Donc à première vue TNS Sofres est le moins mauvais. Affinons un peu.

Si on additionne les marges d'erreur effectuées par chaque institut pour chacun des candidats, BVA a cumulé 11,09 points d'erreur, LH2 10,61, CSA 9,81, Ipsos 9,17, Ifop, 8,23, Opinion way 7,57 et Harris 7,35.

TNS Sofres confirme, avec 6,65 points d'erreurs cumulés tout de même, sa victoire au grand concours des bras cassés. En moyenne chaque candidat est estimé suivant les instituts avec 0,67 à 1,1 points d'erreur. Et le meilleur réussit à donner 1,9 points de trop à Jean-Luc Mélenchon, alors que 1,63 points manquent à François Hollande. Dans le doute, on peut lui accorder le bénéfice de l'hypothèse qu'il s'agisse de transferts de dernière minute.

dimanche 22 avril 2012

Je ne suis pas un numéro (même binaire)

Lu sur le fil du Monde :

Sam :  
Je viens d'aller voter et nous avons utilisé des urnes électroniques. Comment s'assurer de l'intégrité de ces machines ?
dimanche 22 avril 2012 14h13
LeMonde.fr: 
@Sam : "Il est techniquement possible de falsifier les résultats des machines à voter, mais il faut pour cela accéder physiquement à la machine", expliquait avant-hier notre journaliste Damien Leloup dans un article consacré à ce sujet.
Après avoir suscité la polémique en 2007, les machines à voter n'ont quasiment pas provoqué de débat cette année.
dimanche 22 avril 2012 14h15


Et bien c'est bien dommage !

Le problème n'est pas dans la fiabilité et la sincérité du vote, mais dans la confiance que l'électorat lui porte. Si un doute s'installe, les théories complotistes ne manqueront pas de justifier un refus de vote ou une contestation des résultats.

La seule garantie est le dépouillement public et les observateurs des candidats le jour du vote. Profitez de vos droits à être observateur (voire scrutateur, dans mon bureau ils recrutent pour ne pas y passer la nuit).

Et puis, qui ne s'est jamais entendu dire auprès d'un service public qui vous refusait vos droits : "j'y peux rien, c'est la machine" ? Sans même imaginer de manipulation, les bugs existent.

Décidément que de conneries ne fait-on pas pour être à la pointe du progrès !

vendredi 20 avril 2012

Le poids des événements

Dans quelle mesure les événements qui scandent la période électorale influent-ils sur les intentions de votes ?

En reprenant les moyennes mensuelles des six principaux candidats présentés par le site Election politique citoyen (EPOC), se dessinent des courbes moins erratiques, moins précises, mais probablement plus exactes, du moins en terme de tendance. Elles compilent l'ensemble des sondages des six instituts de sondages français et fixent la moyenne mensuelle au quinze du mois.

Aussi, les événements que j'ai fait apparaître ont, suivant leur date de réalisation, pu influer sur la moyenne du mois plus ou moins fortement :
Le discours de Grenoble qui stigmatise la population Rom et l'ensemble des gens du voyage n'a pas eu l'effet escompté pour Nicolas Sarkozy. Ni d'ailleurs l'effet repoussoir que beaucoup de commentateurs ont cru y déceler. Il ne perd qu'un demi point dans l'opération, sauf à envisager que la prise de conscience de la population ait été beaucoup plus lente, eu égard aux vacances scolaires. Sa lente érosion se continue à peu près au même rythme après (attention certains mois sans sondage font apparaître des brisures dans les courbes qui ne correspondent à rien). C'est par contre Marine Le Pen qui semble bénéficier du retour de la thématique xénophobe. C'est le début de sa grande ascension et, hormis un léger recul en novembre elle poursuit sa progression jusqu'en mars 2011. Là, elle est donnée à égalité avec François Hollande et Nicolas Sarkozy, aux environs de 21%.

Le printemps arabe qui court depuis décembre, bien loin d'éloigner les sondés de Marine Le Pen, semble encourager les adhésions à sa vision ostracisante. C'est l'intervention militaire de l'OTAN en Libye qui paraît marquer la rupture. Nicolas Sarkozy inverse la tendance et Marine Le Pen aussi et dans des proportions plus grandes. La tuerie raciste d'Oslo aggrave le mouvement et faire perdre deux points à 15%, mais précède une remontée plus ample très surprenante.

Puis oscillations sans grande portée, jusqu'aux près de 19% de janvier 2012. Suit une érosion constante que n'enraille pas la nouvelle tuerie raciste de Toulouse-Montanban, que tente d'expliquer un discours islamophobe. Dans la période précédant le premier tour, elle serait même presque au plus bas depuis sa prise de contrôle du FN, le 16 janvier 2011. Il est possible qu'il s'agisse d'un effet d'optique et que son électorat soit plus fermement décidé que les autres et depuis plus longtemps. Aussi sa baisse globale pourrait être relative à une prise de position des indécis pour d'autres candidats.

Nicolas Sarkozy est, à l'exclusion des mois d'octobre à décembre 2011, toujours en croissance quand Marine Le Pen est à la baisse et inversement. Après l'échec de la stratégie de Grenoble, son retour en faveur est lié à des positions régaliennes : la guerre en Libye, dont la fin, couplée au 14 juillet, lui fait gagner deux points et demi, puis la focalisation sur la crise grecque, avec G20 et tutti quanti, trois points et demi. Étonnamment, l'aggravation de la crise de la dette en France, rendue visible par la perte du triple A, et en Grèce, par une situation sociale désespérée, lui profite encore. Et ce bien plus que la "suspension de la campagne" consécutive aux deuils de Toulouse et Montauban.

Son rival François Hollande bénéficie avec la sortie de route de Dominique Strauss-Kahn d'une ruée des orphelins qui lui fait gagner 4%. L'approche de la primaire socialiste lui accorde de nouveaux suffrages, que la campagne de ces primaires, combinée à une surexposition médiatique vient conforter. En deux mois il regagne cinq points et demi. C'est cette primaire elle-même qui fait chuter d'un même élan Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, qui reprennent tous deux du terrain perdu les deux mois suivants. En trois mois, doucement, François Hollande perd tous les points gagnés dans le dernier mois de campagne pour les primaires.

Par la suite, il semble autant profiter de la confirmation de la crise que Nicolas Sarkozy, alors que Cassandre, jouée par François Bayrou, qui a beaucoup monté (de 6,6 à 12,9%) de concert avec les angoisses, s'effrite quand elles sont confirmées. La ritournelle de la rigueur, qu'entonne la quasi totalité des candidats, est alors prise à contre-pied par Jean-Luc Mélenchon qui dynamise l'opposition à la pensée dominante. Il crédibilise aussi un volontarisme d'Etat, terrain abandonné par presque tous ses adversaires. Sur les trois derniers mois, il gagnerait cinq points et demi.

La grande surprise vient des écologistes, où Eva Joly ne sera plus jamais aussi haute que lorsqu'elle a été intronisée (de ce point de vue François Hollande fait bien pire, notez). Les changements climatiques,  les suites de l'accident nucléaire de Fukushima, son premier anniversaire, les fuites de gaz gigantesques de la plateforme de Total, rien n'y fait. Une lente chute de septembre à avril l'amène de 7 à 2,5% d'intentions de votes. Eva Joly s'est fait , il est vrai, savonner la planche par tous ses amis supposés et lié les mains par l'accord d'Europe écologie-Les verts avec le Parti Socialiste.


Et bien les résultats sont très contradictoires, mais bien souvent contre-intuitifs. Finalement, les événements qui marquent la campagne ne semblent pas influencer de façon déterminante le choix des électeurs. C'est donc plutôt ailleurs qu'il faut chercher.

Bon tout ça, c'est encore à supposer que ces courbes reflètent des tendances. Rendez-vous dimanche pour le vérifier.

jeudi 19 avril 2012

Liberté d'informer

Ça y est Sarkozy s’y met.

Emboîtant le pas à quelques éditorialistes horrifiés que la Suisse ou la Belgique n’applique pas la loi française, déjà Libération fait le calcul qu’il est rentable d’engranger des visiteurs sur son site quitte à payer une amende de 75.000 . À son tour, Nicolas Sarkozy s’est déclaré favorable sur Europe 1 à ce que l'estimation des résultats des élections puisse être donnée à 18h30.



L'argument imparable de la modernité a toujours été d'une bêtise abyssale, la mode étant faite pour se démoder.

À se demander pourquoi, depuis peu, la loi fait voter les circonscriptions d’Amérique dès le samedi (ce que Sarkozy feint ici d'ignorer, alors que c'était en place pour la première fois lors de son élection en 2007).

Qu’un libéral puisse défendre une telle idée montre une fois encore combien, en réalité, son idéologie tient plus du gloubiboulga plutôt que d’un ensemble cohérent.

L’un des prérequis de la théorie libérale est l’égalité face à l’information, c’est ce qui justifie l’existence, en matière économique, du délit d’initié.

Aussi si tous pouvaient avoir une heure et demi avant la fin du scrutin des informations de tendance, rien, de ce point de vue, à redire. Mais pourquoi quelques urbains et habitants de région parisienne ont-ils le loisir de décider de leur vote après avoir pris connaissance de celui de leurs concitoyens ?

Reconnaissons à Eva Joly d’avoir défendu ce principe.


D’ailleurs, ce problème ne se pose pas qu’aux élections. Que Nicolas Sarkozy ait abusé de sondage ces dernières années pour  prendre des positions électoralistes à partir de tel ou tel segment de la population est un problème en soi. Surtout quand il fait fuiter dans le Figaro les résultats qui le servent.

Pourquoi le résultat de toute enquête politique n’est-il pas public ? Ne sommes-nous pas les premiers concernés ?

Quant à la question des sondages sortie des urnes, on pourrait très bien sanctionner plutôt l’institut-dealer, ou même interdire la tenue de tels sondages avant 19h30.

mercredi 18 avril 2012

L'opinion des sondages

un bug incompréhensible fait apparaître des rectangles sur le fil du blog : reportez vous au message lui-même pour le voir correctement.

Quelques considérations sur les sondages, leurs variations et leur influence.

Voici la compilation des sondages concernant Le Pen sur le site du Nouvel Obs ce jour :


Inutile de commenter beaucoup, ça sent le doigt mouillé...

Le 7 février, BVA la donne à 16%, l'IFOP à 20.
Le 15, BVA envisage 15%, quand Harris pronostique 20.
Le 22 mars, BVA est à 13%, quand l'IFOP dit 17,5.
Le 4 avril, le CSA parierait pour 13%, mais pour Harris, c'est plutôt 16.

Bref, 3 à 5 points d'écart pour la même journée.
Quand la marge d'erreur est évaluée en général à moins de 3%, c'est vraiment pas de chance !

Notons aussi que certains instituts sont systématiquement au plus bas (LH2 et BVA), quand d'autres sont systématiquement au plus haut (Harris et IFOP).

L’inexactitude concernant l’évaluation du score de l’extrême droite n’est pas nouveau. En 2002, Le Pen était sous-évalué, en 2007, il était sur-évalué. Une étude sérieuse, après avoir analysé les sondages des scrutins présidentiels précédents, concluait : "Quels que soient les indicateurs utilisés, une seule conclusion peut être tirée de l’analyse des sondages électoraux de l’élection présidentielle de 2007 en France. Il n’y a pas d’amélioration notable dans l’estimation des principaux candidats par rapport à 2002 ; par contre, contrairement à 2002, la répartition droite-gauche est très bien estimée. Par ailleurs, l’estimation du vote Le Pen demeure le talon d’Achille des instituts français. Il y a peu d’indices de changements majeurs dans les méthodes utilisées, les échantillons sous estimant toujours fortement le vote Le Pen déclaré. Par contre, il y a une moins grande homogénéité dans les estimations des sondeurs"

Bah, semble-t-il rien de neuf cette année.

Oui mais la tendance ? La tendance est, elle au moins, juste et concordante.
Quoique.

Prenons l'exemple du vote Mélenchon :



Le grand écart ne se fait entre le 10 avril et aujourd'hui et là, les tendances sont contradictoires, stagnation autour de 14%, hausse à 17 ou baisse à 12.

Avant, cependant, une belle coordination. Toujours des optimistes (CSA, Sofres) et des pessimistes (Opinion way), mais dans un bel élan groupé.

Même si il semble aussi séduire un électorat plus éduqué, Mélenchon subit le même biais, et les candidats communistes avant lui, que Le Pen. L'article de la canadienne Claire Durant auparavant cité notait : "pour les trois instituts pour lesquels nous avons obtenu les informations, la structure de l’échantillon montre qu’il existe une très forte sous représentation des personnes moins scolarisées."



Mais par contre, j'ai un souvenir. Le tournant très remarquable dans les intentions de vote pour Mélenchon date du 7 mars 2012, quand toute la presse a repris l'information du jour : un sondage CSA le donnait à 10%. Libérés, encouragés, dynamisés, je ne sais ce qu'ont ressenti les sondés, mais alors qu'avant la progression se fait point par point, elle explose ensuite.

Les sondages ont donc au moins une opinion. Une opinion qui compte.
D'ailleurs, certains ne s'y sont pas trompés.

Dessin de Pétillon paru dans le Canard enchaîné le 18 avril 2002

lundi 16 avril 2012

Débat fantôme

Jean-Michel Aphatie a donné sur son blog son point de vue sur l'échange houleux de vendredi face à Nicolas Dupont-Aignan. Ne le cherchez pas là-bas, il a été supprimé. C'est étonnant parce qu'il y defend bien, avec sa verve accoutumée, son refus de révéler son salaire. Et pour beaucoup, c'est tout à fait recevable. Pour vous en faire une idée, je reproduis le cache de Google, avant qu'il ne disparaisse, à la fin de ce billet.

Il met évidemment en exergue la part de calcul politicien du candidat qu'il prend bien garde de nommer. C'est probablement pour ne pas lui faire de publicité qu'il avait agit de la sorte, et pour ne pas lui faire l'honneur de sa réaction qu'il a finalement supprimé son billet (à moins que les commentaires n'aient pas été élogieux). N'ayant pas de ces pudeurs, je trouve que le débat mérite mieux que ces considérations.


Malheureusement dans sa défense outragée, il oublie le point central qui est en filigrane de l'attaque de Dupont-Aignan : d'où parles-tu, Jean-Michel Aphatie ?

C'est un questionnement ringard, très années 1970, le temps où la question de la lutte des classes n'avait pas disparue avec le Mur de Berlin. Pourtant il reste pertinent de se demander pourquoi les journalistes stars, ceux qui ne partagent pas la précarité de la masse des journalistes, ont un point de vue congruant sur un certain nombre de questions.

Un sujet par exemple qui tient à coeur, avec quelques raisons, à Jean-Michel Aphatie est celui de la dette. Je n'ai pas de quoi en débattre ici, ni l'envie. Mais ce qui m'intéresse est son angle d'approche sur la question : l'Etat doit se réformer pour réduire ses dépenses (refrain connu). Point de vue honorable, mais qui, systématiquement, fait l'impasse sur l'autre possibilité : augmenter les revenus de l'Etat. Quand on se souvient de ses sorties contre l'impôt sur la fortune - auquel il dit cependant ne pas être soumis - entre autres parce que les Modigliani ne sont pas taxés (mais comment en estimer la valeur ?), ou contre la taxation à 75% de la dernière tranche des plus hauts revenus, on ne peut que s'interroger : s'agit-il d'une analyse objective ou une défense d'intérêts particuliers ?


L'attaque de Dupont-Aignan était bien celle-là : vous ne vivez pas "dans le même monde" et formez "une petite classe", qui peut s'exprimer mais ne pas s'ériger en donneurs de "leçons". Ca n'est pas agréable à entendre, certes, mais ça mérite réflexion.


Le matin même de l'altercation, avec une étonnante clairvoyance, Jean-Michel Aphatie écrivait : "Le sentiment domine de vouloir pendre les banquiers, les financiers, les bourgeois, les riches, les patrons, les salauds, les Allemands, plus quelques journalistes pour faire bonne mesure, et cette violence-là me trouble, me gêne, m’indispose."

Ce à quoi Tocqueville aurait pu répondre : "quoi de plus excusable que la violence pour faire triompher la cause opprimée du droit ?". Jean-Michel Aphatie ne voit-il pas l'écrasant sentiment d'injustice ? Et si non, pourquoi ?






Voici donc son argumentaire publié à 09h55 le lundi 16 avril 2012 :

Sur mon salaire et sur d'autres choses

"Un candidat à la présidence de la République m’a demandé mon salaire. Je n’ai pas voulu lui communiquer. Ai-je eu tort ?
Les faits, comme dit la police, sont connus. Un candidat à la présidence de la République, fort marri de ne pas voir son génie reconnu, a postulé que les journalistes qui lui faisaient face étaient coupés de la vie réelle. L’un d’eux, lui ayant répondu qu’il ne vivait pas sur la lune, s’est alors fait apostrophé par le dit candidat : combien vous gagnez ?

 La vulgarité de l’interpellation semble plus immédiatement accessible que son sens profond. En effet, en procédant de la sorte, le candidat semble suggérer qu’à partir d’un certain niveau de salaire, un journaliste n’est plus apte à exercer la fonction qu’il prétend assumer. A quel niveau de salaire le dit candidat situe-t-il l’incapacité du journaliste ? 2000 euros ? 4000 ? 6000 ? Au-delà ? Pour l’instant, il ne l’a pas précisé. Pas plus qu’il n’a précisé les conséquences d’un éventuel dépassement du seuil. Faut-il alors retirer sa carte professionnelle au journaliste qui le dépasse ? Mais même sans carte de presse, celui-ci peut continuer à travailler. Faudrait-il donc alors jusqu’à lui interdire toute parole publique ? Et pourquoi pas alors, puisque nous serions dans un cas flagrant d’inutilité sociale, l’orienter vers les mines de sel pour lui permettre, enfin, de découvrir la vraie vie dont il ignore si visiblement tout ?

C’est que, voyez-vous la parole politique engage. Et si un candidat à la fonction suprême exige de son interlocuteur son niveau de revenus avant de poursuivre avec lui la discussion, alors il faut bien trouver une utilité à la question posée.

Imaginons maintenant que la question n’ait pas l’utilité ci-dessus envisagée, que l’interjection sur les salaires soit sortie comme cela, comme un réflexe, comme un cri, comme l’expression d’une indignation devant ces journalistes dodus et repus qui ont l’outrecuidance de questionner un peu vivement le génie national qui ambitionne de se voir confier par ses compatriotes les rênes de la Nation, alors nous serions devant un cas de figure très différents.

 Cela voudrait dire que le candidat en question regarderait les journalistes en question illégitimes par nature, quels que soient leurs salaires, émoluments, revenus, dividendes stocks options, retraites chapeaux, indemnités, avantages et grosses ficelles. Ils seraient illégitimes pour cette seule et unique raison qu’ils ne partageraient pas, les sagouins, ses idées, ses projets, ses ambitions.

Ces journalistes-là ne seraient, en quelque sorte, que des emmerdeurs, des empêcheurs de se glorifier en rond, de se présenter comme possesseur unique et formidable des solutions aux terribles problèmes de la société.

Dans ce schéma, l’interpellation sur le niveau de revenus ne serait donc qu’un prétexte pour débarrasser le plancher de la racaille plumitive et pour pouvoir tout à son aise exposer sans être contredit ses mirifiques projets pour la France qui n’attend que son sauveur, lui. Ou plutôt : Lui.

C’est faute d’avoir vu tranché cette ambiguïté fondamentale que, personnellement, j’ai décidé de ne pas répondre à la question posée. Combien je gagne ? Plus que le SMIC, c’est sûr. Moins que vous ne le pensez, c’est sûr aussi. Je répondrai à cette question quand la loi m’en fera obligation, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. La loi oblige simplement à informer les actionnaires de certaines entreprises des rémunérations des plus importants de leurs dirigeants. Ce n’est pas encore le cas pour les simples salariés des dites entreprises.

Réglons par ailleurs la question de la légitimité des journalistes, car au fond, c’est de cela qu’il s’agit. Le candidat que je n’ai pas nommé et plusieurs autres dans cette campagne nauséabonde présidentielle, ont attaqué, attaquent et attaqueront encore les journalistes, plus particulièrement ceux qu’ils qualifient dans cette corporation divers « d’éditorialistes de bazar », ou « d’éditocrates », faute d’avoir su pour l’instant de termes plus méprisants, ou peut-être seulement parce qu’ils n’osent pas les utiliser, pas encore.

Exposons juste l’idée que dans une démocratie élaborée, la seule parole autorisée ne peut pas être celle des postulants au suffrage universel. A côté des élus et de ceux qui aspirent à l’être, un travail d’expertise et de contre-expertise, de contradiction, est souhaitable et nécessaire à la bonne marche de la démocratie. Le vote ne peut pas donner seul le droit à la parole publique. Il ne peut pas être considéré comme seul producteur de la légitimité. Des individus, je ne pense même pas aux journalistes, peuvent par leur talent particulier, ou le travail d’une vie, nourrir eux aussi le débat démocratique, intervenir, contrarier, répondre, éclairer.

Dans cette galaxie luxuriante et fournie d’intervenants divers, les journalistes ne sont eux-mêmes qu’une petite partie, utiles à leur place, sans plus, mais sans moins. La mode s’est installée chez les postulants présidents de les dénigrer, de les insulter, de les avilir, de les engueuler, de les mépriser.

Cette mode, beaucoup de journalistes eux-mêmes l’ont regardé avec complaisance. Certains l’ont même encouragés, d’autres y ont participé. Que l’on admette que pour ma part, je n’y sacrifierai pas. Cette mode est en réalité mortifère. Elle introduit dans la société un poison dont le but ultime, au fond des choses, est de débarrasser la parole politique de toute appréciation contradictoire.

Que l’on en soit là, aujourd’hui, dans la France qui se glorifie d’être des Lumières, dit assez bien les ravages que la crise sans fin opère dans les cœurs et dans les esprits."   

dimanche 15 avril 2012

Volée de bois vert

Après la sortie de Franz-Olivier Giesbert, nouvel épisode du conflit petits candidats / grands éditorialistes, Nicolas Dupont-Aignan s'est illustré vendredi dans l'attaque des élites coupées du peuple :

Source :  Thierry de Cabarrus (ses commentaires valent la peine)

Verbatim : [après une agglomération de titres de presse ridiculisant Dupont-Aignan présentée par Ariane Massenet]
Dupont-Aignan : Pfff, j'm'en fous un peu de tout ça...
Massenet : Vous vous en foutez ?
Dupont-Aignan : Je vais vous dire : moi je sais pourquoi les Français ne lisent plus les journaux...
Aphatie : Ah ?
Massenet : Pourquoi ?
Aphatie goguenard : Ben y faut vous mettre à la tête d'un journal, alors...
Dupont-Aignan :  Ben, ils vont sur internet, heureusement qu'il y a internet...
Massenet :  C'est pas la faute des journaux...
Dupont-Aignan : ... parce que tous ces éditorialistes de bazar...
Denisot : On va en parler avec Vincent dans un instant d'internet.
Dupont-Aignan : Tous ces éditorialistes de bazar qui vivent ensembles, qui font toujours les mêmes articles, qui sont totalement coupés des réalités, ...
Denisot : On va y venir, on va y venir aux éditorialistes, nan ?
Dupont-Aignan :  ...qui gagnent un argent fou et qui croient connaître les Français, ils ne connaissent plus rien des Français...
Massenet :  D'accord.
Dupont-Aignan : ... on va s'en débarrasser un jour...
Massenet :  D'accord.
Dupont-Aignan : ... enfin ! Voilà !
Denisot : Enchaînez, Ariane. On va y venir.

Dupont-Aignan : Je vais vous dire...
Massenet :  Vous vous mélenchonisez.
Dupont-Aignan : Mais je ne me mélenchonise pas...
Aphatie : Ah, c'est juste.
Massenet :  Si, un petit peu.
Aphatie : Si ! si ! si ! si ! si !
Dupont-Aignan : Mais madame venez avec moi sur le terrain...
Aphatie : Non, elle a raison, elle a raison.
Dupont-Aignan : Venez voir les Français...
Aphatie :  "On va s'en débarrasser", c'est...
Dupont-Aignan :  Venez voir les Français qui vivent, qui souffrent...
Denisot : Mais on vit pas dans la lune, hein.
Dupont-Aignan : Mais on ne vit pas dans le même monde, mais oui monsieur Denisot...
Denisot : Mais vous ne savez pas où je vis.
Dupont-Aignan : Et bien, donnez-nous votre salaire. Combien vous gagnez ?
Aphatie : Ca n'a rien à voir.
Denisot : Mais c'est moi qui me paye.
Dupont-Aignan : Combien vous gagnez ?
Denisot : Ca vous regarde pas !
Dupont-Aignan s'emballant : Hein ? Ca ne me regarde pas ? Dites-le aux Français : combien vous gagnez ?
Denisot : Mais vous, vous êtes payé...
Dupont-Aignan : Vous n'oserez pas le dire.
Denisot : C'est moi qui vous paye avec mes impôts.
Aphatie : Quelle aggressivité !
Dupont-Aignan : Et les Français ? Ils ne contribuent pas à votre richesse ?
Aphatie : Quelle aggressivité !
Denisot : Je ne veux pas polémiquer avec vous.
Dupont-Aignan :  Vous ne pouvez pas dire aux Français, droit dans les yeux, combien vous gagnez parce que c'est une somme tellement extravagante, qu'à force de jouer les bons Samaritains ici...
Denisot : Mais je ne joue pas au bon Samaritain...
Dupont-Aignan : Dites combien vous gagnez aux Français...
Denisot : Non je ne vous dirais pas combien je gagne.
Dupont-Aignan : Ca veut dire que tous ces gens qui s'en mettent plein les poches, qui donnent des leçons à la terre entière...
Denisot : Je ne m'en mets pas plein les poches.
Dupont-Aignan : ...et qui ne veulent pas voir...
Denisot : Je n'ai pas de leçon à recevoir de vous.
Dupont-Aignan : Vous ne voulez pas voir la souffrance des Français.
Denisot : Vous ne connaissez pas ma vie.
Aphatie offusqué : Plein les poches !?
Dupont-Aignan :  Oui, plein les poches, ...
Aphatie : Mais traitez...
Dupont-Aignan : Donnez-nous vos salaires !
Aphatie : Mais traitez-nous de voleurs tant que vous y êtes !
Dupont-Aignan : Je ne vous traite pas de voleur, mais osez dire votre salaire !
Aphatie : Qu'est-ce que ça veut dire "plein les poches" ?
Dupont-Aignan : Osez dire votre salaire monsieur Aphatie, osez le dire !
Aphatie : Mais mon salaire, je le mérite mon salaire !
Dupont-Aignan :  Mais peut-être, alors dites-le.
Aphatie : Comme vous !
Dupont-Aignan : Et bien dites-le, si vous le méritez.
Apathie : Et bien je ne le vous dirais pas.
Dupont-Aignan : Et bien vous voyez...
Aphatie : Vous n'êtes pas un inquisiteur...
Dupont-Aignan : ... vous n'êtes pas capable de dire votre salaire...
Aphatie : Votre comportement n'est pas digne de la politique !
Dupont-Aignan : Pas digne ?
Aphatie : Non.
Dupont-Aignan : Cette caste médiatique... Vous prenez de l'argent, beaucoup d'argent...
Aphatie : Vous n'avez qu'à faire une loi pour obliger les gens à dire leur salaire.
Dupont-Aignan : ...et vous ne voulez pas dire votre salaire.
Aphatie : C'est du populisme !
Dupont-Aignan : Ah ! C'est du populisme...
Aphatie : C'est du populisme intégral.
Dupont-Aignan :  Si vous saviez comment...
Aphatie : Intégral.
Dupont-Aignan : ... vivent les Français, vous ne penseriez pas pareil.
Aphatie : Boh, boh, boh.
Dupont-Aignan : Si vous sortiez un peu de votre petit milieu, vous ne penseriez pas pareil !
Aphatie : Pfff, Ridicule. Votre aggressivité vous discrédite complétement.
Dupont-Aignan : C'est pas de l'agressivité...
Aphatie : Mais si.
Dupont-Aignan : C'est qu'il y en a assez d'avoir des leçons de gens qui ne savent pas comment vivent les Français à la fin du mois.
Aphatie : C'est vous qui donnez des leçons.
Dupont-Aignan : Des leçons permanentes... (bis)
Aphatie : C'est vous qui donnez des leçons. (ter)

[le gong, puis une nouvelle couche avec Mouloud Achour qui interviewe Alain Duhamel le traitant de "figurant"]

Achour : Ca vous sert la soupe qu'Alain Duhamel parle comme ça de vous ?
Dupont-Aignan : Mais je m'en fous complétement. Ce que je veux dire pour être sérieux. C'est que dans un pays, soyons sérieux, qu'a tant de souffrance...
Aphatie : Pourquoi vous ne l'étiez pas, avant ?
Dupont-Aignan : ...Où les Français, euh, où les Français n'arrivent même plus à nourrir leurs enfants, où il y a tant de chômeurs, où il y a tant de licenciements, voir une petite classe qui passe sa vie à donner des leçons,...
Aphatie : Oh ! putain.
Dupont-Aignan : ...qui se moque des hommes politiques qui essayent de comprendre ce que vivent nos concitoyens. J'ai pas la vérité, il y a des vérités. Je demande juste que des vérités différentes puissent dans notre pays ne pas être caricaturées, ne pas être salies, ne pas être méprisées. La démocratie, c'est l'égalité des candidats. C'est tout ce que je demande. Il y a un moment où, c'est pas moi qui le dis vous savez, il suffit de se promener dans notre pays et de voir le raz-le-bol de nos concitoyens vis-à-vis...
Massenet : Il ne faut pas faire des généralités.
Dupont-Aignan : C'est pas des généralités. Je parle pas des journalistes.
Massenet : Vous parlez de certains journalistes.
Dupont-Aignan : Je parle de certains éditorialistes parisiens qui veulent dicter leur conduite à l'opinion française. Et je dis que l'opinion française, il y a un moment, elle a envie de penser par elle-même. Ca ne leur interdit pas de dire ce qu'ils veulent, mais...
Denisot : C'est le vote.
Dupont-Aignan : ...moi, j'ai le droit aussi de dire ce que je pense, et j'ai la franchise de le dire en face.
Denisot : C'est le vote qui permet d'exprimer...
Dupont-Aignan : Oui, j'ai la franchise de le dire en face parce que beaucoup de mes petits camarades, ou de mes collègues députés, le dise en sous-main, mais quand ils viennent devant vous, ils sont à plat ventre. Et puis quand ils s'en vont, ils bâvent. Moi, je suis franc, je l'ai dit franchement pour Duhamel,...
Denisot : On a compris.
Dupont-Aignan : j'ai dit les choses franchement. Voilà. Point.



 L'attaque rappelle l'écart entre les choix éditoriaux lors du Référendum européen de 2005 et le résultat des élections. S'y ajoute le traitement méprisant dont Michel Denisot avait fait montre envers Dupont-Aignan lors d'une précédente prestation au Grand journal où, pour stigmatiser l'archaïsme de ce dernier, il avait utilisé un Noir & Blanc type ORTF auquel il n'avait pu répondre. A ce contexte personnel, s'ajoute la récurrence des griefs de Jean-Michel Apathie contre la loi imposant l'égalité de temps de parole entre candidats. Les lois de l'audimat et de la démocratie sont-elles si incompatibles ? ou les éditorialistes aiment-ils si peu qu'on ne soit pas d'accord avec leurs a priori ?

Reconnaissons à Canal + de ne pas avoir (encore ?) censuré les commentaires assassins présents sur son site :



  • Linda Marchisio · Lycée Auguste Renoir
    Bravo Nicolas Dupont-Aignan!! Et merci d'avoir mouché ces pseudo journalistes-présentateurs bobo parisiens de Canal plus qui sont souvent forts avec les petits candidats et faibles avec les gros..Quant à M.Apathie lèche-botte de droite, il est comme d'habitude faussement outragé ! Encore merci.
    • Evelyne Linsart
      merci !
    • Roger Silvin · College de la sine vence
      c'est clair, de leur bulle dorée, ils ne voient pas la réalité. ou ils sont simplement corrompus. c'est ce que je crains
    • Sylvie Barbazanges
      Pourquoi regardez vous tous le grand journal si tous ces chroniqueurs sont pédants, puants, lèche bottes.... changez de chaine
  • Cathy Torterat Delaplace
    Tout à fait d'accord avec Mr Dupont Aignan concernant les attitudes pédantes et surfaites des éditorialistes en général . Désolée mais il a raison vous dépassez les bornes cela devient insupportable . Arrêtez de donner des leçons et écoutez les personnes qui sont invitées à vos emissions.
    Je vote Mélanchon et non pas Dupont Aignan mais il a dit ce que beaucoup pensent en vous écoutant .redescendez de vos piedestals et vous aussi allez rencontrer les vraies gens .
    • Cathy Torterat Delaplace
      j'ai fait une faute d'orth mais pas grave ! j'ai été choquée par les propos de Denisot . des cons des vrais cons . Au diable ces rascasses !
  • Christophe Guerineau
    J'ai été consterné par l'attitude de Messieurs Denisot et Aphatie au sujet du montant de leur rémunération. Quelle médiocrité! Le premier ne répondant pas mais déclamant "Mais c'est moi qui me verse mon salaire" -quel intérêt, ce n'est pas la question-, l'autre se drapant dans une indignation totalement feinte "Votre agressivité vous discrédite" .. Oui, bravo Messieurs, mais pourquoi donc ne pas vouloir publier (au sens de publicité) vos rémunérations ? Monsieur Aphatie: vous qui aimez à questionner et titiller vos invités, que signifie cette réaction ridicule ? (Mais moi je mérite mon salaire, sans en dévoiler le montant)
    Vous m'avez profondément déçu; mais BON SANG assumez vos rémunérations, quoi ! Vous avez été minables. Je ne peux plus vous regarder de la même façon. Même des footballaeurs ou d'autres -que vous n'hésitez pas à titiller- revendiquent PUBLIQUEMENT leur rémunération. Minable. Quelle légitimité pouvez-vous avoir après cette médiocrité télévisuelle ? Quel regret de ne plus avoir les vrais esprits K+ ! Lescure, Gildas, De Greef, De caunes. Vous pouvez avoir honte.
    • michel druilhe
      J'ai entendu dire qu'Ariane Massenet, la "chroniqueuse médias" de l'émission (la journaliste qui propose les quiz aux politiques, question/réponse) se fait 25000 euros par mois. Ca se passe de commentaires. Denisot et Aphatie ont voulu intimider Dupont Aignan qui n'a rien à perdre en candidat de seconde zone. On comprend que la question légitime de Dupont Aignan ait pu déranger cette publicité impromptue (au sens de rendre public, au sein de l'espace public) même si Canal est une chaîne privée. Du coup, la question malencontreuse dévoile les mécanismes de classe et de protection de corps qui animent les "chiens de garde" du pouvoir, qui tourneront casaque dans quelques jours et auront récupéré leur esprit 68. On va bien rigoler.
    • Didier Lelievre · Lycée St Jean Baptiste de la Salle
      michel druilhe je suis tout a fait d accord avec vous tous ce sont des bouffons moi je vais vous donner mon salaire 954 euros par mois je suis scandaliser denisot je savais que c etait un drole de coco faites commes mois rendez votre decodeur bravo mr dupont -aignany
  • Jacqueline Fontenas
    enfin quelqu'un qui remet les journalistes à leur place Assez de ces donneurs de leçons qui savent tout Qu'ils prennent les commandes et on verra de quoi ils sont ca
    • Isabelle Chicalski
      Tant qu'à faire être mauvais autant l'être à fond et tous en choeur.....Les journalistes du Grand journal ont touché le fond. Et face à un "petit candidat" qui plus est. Bravo Nicolas Dupont-Aignan, je ne voterai pas pour vous, mais ce soir je vous ai trouvé très mordant.
      • Claudine Girault · ENSET Cachan
        Oui ! bravo... ! c'est vrai que ce copinage bobo c'est vraiment sans intérêt...
    • Frédérique Celerier · Ecole Normale Supérieure LSH
      Merci M. Dupont-Aignan ! Si seulement vous aviez pu réussir à clouer le bec à toute la bande des journalistes de pochettes surprises...
      • Christophe Guerineau
        Je suis terriblement déçu par ce que j'ai vu ce soir. Un concentré de médiocrité, de suffisance et de lâcheté. Je crois que je vais résilier mon abonnement et vais expliquer à Mr Méheut pourquoi je le fais. Quelle dérive depuis la grande époque... et ça me fait ch... j'aurais tellement aimé que cet esprit perdure mais ce soir les masques sont tombés...
        • Evelyne Linsart
          bravo dupont- aignan et merci de casser leurs pseudo-certitudes de journalistes qui refusent de voir les réalités...
        • Guesner Fred · France
          Aphatie et Denisot sont -ils honteux de leurs salaires pour avoir autant de gene , voire de haine, dans leur réponse , lorsque la question leur est posée ? Ca suintait la honte dans leur expressions verbales et non verbales . On en a beaucoup appris sur l'éthique réelle de ces individus face a la transparence . Des journalistes moralisateurs arrosés a grandes eaux ce soir sur Canal+ !
          • Jean Pierre Renault
            Bravo Mr Dupont Aignan vous avez eu raison de clouer le bec a ses journaliste pétans. Ils se croient tout permis. Ils se disent de gauche, ils travaillent a plus de 65 ans, ils prennent la place des jeunes et gagnent des salaires indécents. Qu'ils redescendent sur terre et regardent autour d'eux
            Jean pierre Renault
            • Lucien Lecomte
              Dégouté , biensurs qu'ils ne veulent donner leurs salaires , après ils perdraient de l'audience
              c'est surement plus qu'on ne croit, ils vivent dans leurs milieux de privilégiés déconnecté de la réalité et des petites gens , votez Mélenchon ...
              • Isabel Gérard Denneulin · Meilleur commentateur
                Bravo NDA vous avez dis tout haut ce que nous contrubuables pensons sans etre écouté !!!
                J'aimerais reçevoir leur salaire "mérité" moi aussi !!!!
                Vous seul êtes digne d'un candidat à la Présidentielle !!!
                • Patrick Durand
                  MM DENISOT et APATHIE n'ont grandi leur profession en montrant une telle agressivité.M APATHIE a selon moi affiché un mépris qui ne le grandi pas.
                  • Chrystele Averlant
                    M;apathie et consort sont puants avec les "petits" candidats!ils ne sont pas si donneurs de leçons avec d'Autres" à la soupe!!!!
                    • Evelyne Linsart
                      oui , il n'y a pas photo là dessus !
                  • William Laude
                    c'est lamentable denisot et consort je suis consterné je vais résilier mon abonnement.
                    • Catherine Pindelo Bouillon · 36 ans
                      J’en ai marre ! Au secours ! Quelle bande de nazes…
                      vidéo « l’intelligence des cons » à voir. Encor une fois de plus Félicitation NDA.

                      Le journalisme français est l'art de faire croire au peuple ce que le gouvernement juge opportun de lui faire admettre. (Pourquoi acheter un journal quand on peut acheter un journaliste ?)
                      Donc Il y a deux sortes de journalistes : ceux qui s’intéressent à ce qui intéresse le public ; et ceux qui intéressent le public à ce qui les intéresse. Il ne faut pas prendre les gens pour des cons, il y a assez de cons qu' on prend pour des gens.
                      • Roger Silvin · College de la sine vence
                        si je vous avais lue, je n'aurais rien posté ;). excellent commentaire!
                    • Sylvie Barbazanges
                      ils sont vraiment drôles ces gens qui regardent des journalistes et des émisssions qu'ils n'aiment pas. Ils n'ont qu'à changer de chaine, ou faire autre chose. C'est insupportable cette agressivité des politiques. Pas étonnant que les gens le soient aussi partout. Un peu de respect et de modération feraient du bien....
                      • Gérard Lignier · Nice, France
                        Puisque vous insistez je vais répondre à votre "intelligente" : pour votre gouverne, ayant Internet, il ne me viendra jamais à l'esprit de m'abonner à Canal+ ou Canal Satellite.
                        Quand je regarde les émissions gratuites de K+ c'est pour mieux voir et comprendre que ces "Chiens de garde" ont une seule & unique mission fixée par l’oligarchie qui les paye très largement avec notre argent : rendre le peuple inerte, l’empêcher de réfléchir et par conséquent pourrir son esprit pour l'orienter dans le sens que veut cette même oligarchie dominante...Et ça marche jusqu'à présent très bien!
                        Elle les félicite, les congratule et leur accorde ainsi des rémunérations si rocambolesques qu'elle sont inavouables ! Si je ne regardais pas les émissions gratuites de K+ comment selon vous je vais me rendre compte de leur sale boulot et l'évaluer à sa juste valeur pour réveiller mon entourage?
                        Vivement le front de gauche pour mettre un terme à cette domination qui n'a que trop duré!
                    • Rémi Tellier · Meilleur commentateur · Travaille chez Trieur de poussins par sexe
                      De toute facon Apathie raconte que de la merde 80% du tps
                      • Roger Silvin · College de la sine vence
                        jean michel appati vous etes prétentieux. vous croyez obtenir la vérité supreme. et c'est vous le manipulateur. je ne suis pas pour dupont aignan je suis contre les journaliste manipulateurs
                        • Gérard Lignier · Nice, France
                          Les journaleux, dès qu’on essaye d’aborder les questions de leurs privilèges, ils se montrent agressifs et diffamants. Regardez la tête antipathique d’Apathie dans la vidéo ci-dessous !
                          Qu’est-ce qui justifie que ces gens là bénéficient de 30% de dégrèvement automatique sur leur feuille d’imposition ? Et ceci est exclusivement français.
                          Sans parler de tous les autres privilèges dont ils bénéficient : invitations diverses, spectacles et voyages gratuits, une pléthore de cadeaux de toutes sortes en contrepartie d’un travail d’intoxication et de désinformation. De même, ils se croient au dessus des lois et inattaquables dans la mesure où ils ont toujours le monopole de la parole et le privilège du dernier mot. Il serait temps qu’une autorité indépendante de contrôle voie le jour comme le propose à juste titre J-L Mélenchon (seul candidat capable de mettre fin à ces privilèges immérités).
                          Car ces gens ont une seule mission fixée par l’oligarchie qui les paye largement avec notre argent : rendre le peuple inerte, l’empêcher de réfléchir et par conséquent pourrir son esprit avec les félicitations les rémunérations rocambolesques inavouables !
                          Comment ces gens peuvent-ils voter J-L Mélenchon ?
                          La 6ème République est un épouvantail pour eux et c’est pour ça qu’ils n’en parlent qu’en cas d’extrême nécessité.
                          Pour finir il ne faut pas s’étonner quand la France est classée 36ème mondiale en matière de liberté de la Presse et des médias§
                          VIVEMENT LE FRONT DE GAUCHE POUR ROMPRE AVEC TOUT ça !!!!
                          • Guy Grand Coureau Basfresne
                            Il nous faut écouter et observer autour de soi, pour comprendre l’insolente indécence d’une caste. En dehors de toute considération partisane, Il nous faut bien admettre que les 10% qui sont aux « manettes », comme ils disent ; sont condescendants de ceux qui se lèvent tôt, et travaillent beaucoup, pour peu d’argent. De plus, nous n’aurons jamais la possibilité de nous élever, car tout est verrouillé pour nous et nos enfants. Ces beaux penseurs sont dans les centres villes où se trouvent les meilleures écoles pour leurs enfants, avec l’accès aux bons réseaux. En raison, de leur position sociale par naissance, même si quelques exceptions sont là pour faire illusion. Ils disposent de solides revenues pour vivre entre eux, dans des lieux aux murs d’enceinte infranchissables qui ouvrent toutes les portes de la réussite et, à transmettre ensuite à leurs enfants... Oui, M. DUPONT-AIGNAN à raison de dire que vos environnements professionnels et conditions de vie ne vous autorisent pas à délibérer sur la plèbe qui représente 90%. Ayez la décence de le laisser s’exprimer…
                            • Belkassem Khelifa
                              Aujourd'hui, je me suis régalé. Apathie a perdu son sens de journaliste percutant avec les petits. Ce journaleux de pacotille en a pris plein la gueule. Mr Apathie, quand on dort avec le cul qui gratte, on se lève avec un doigt qui pue. Bravo à Mr Dupont Aignan, le courage à l'état brut. Cet Apathie qui s'écrase devant son maître Sarko, le fouineur dans les poubelles du FN, et qui humilie les "petits candidats" comme avec Mr Cheminade, a trouvé son homme. Vous n'êtes qu'un larbin de la finance et et des puissants de ce pays. Vous déshonorez tous les jours le noble métier de journaliste. Lamentable.
                              • Louis Thomas · ETAA Rochefort
                                Merci M. Dupont- Aignan d'avoir cloué le bec aux présentateurs vedettes du Grand journal. Michel Apathie est très fort pour poser des questions embarrassantes mais il fait moins le malin quand il s'agit d'y répondre. J'ignore combien il gagne, mais ce que je sais en revanche c'est qu'il ne paiera des impôts que sur 70% de cette somme (si toutefois il est détenteur d'une carte de presse). Alors Michel si on parlait des niches fiscales!
                                • Pierre-michel Glevarec
                                  alors ces salaires combien!
                                  • Jojo Languille
                                    pour Ariane Massenet ce serait 20000€/mois.. confortable, je n'ose imaginer le salaire du branchouille Denisot..
                                • Mireille Tison · Responsable d'exploitation à Geodis
                                  STOP ! STOP ! et STOP je suis apolitique mais là le rôle du bon samaritain ça suffit ! Avez vous donnez le montant de votre salaire ainsi que tous les avantages relatifs à votre fonction ? Non ! c'est une insulte envers les personnes à faibles revenus (ce n'est pas mon cas, donc je suis objective) mais je ne supporte pas la manipulation mentale !!!!
                                  • Flo Creche
                                    mireille presidente
                                  • Christophe Guerineau
                                    Tout à fait d'accord. Ils sont présents pour mettre sur le grill leurs invités mais dès qu'on les questionne sur leur rémunération, alors là ! On botte en touche ou on se drape dans une colère feinte. MINABLE ... et révélateur.
                                  • Mireille Tison · Responsable d'exploitation à Geodis
                                    Rectif, je ne parle pas des journalistes mais de Monsieur Dupont-Aignant ! vous connaissez fais ce que je te dis mais pas ce que je fais !!!!!
                                • Stephane Steunou
                                  Massenet => 25.000 euros/mois.
                                  Aphatie => probablement plus que Massenet soit 30.000 euros voire plus.
                                  Denisot => combien 50.000euros ? plus ?
                                  • Anaïs Bonnet · Lycée Marie Curie
                                    Bravo pour votre prestation sur canal plus. Enfin quelqu'un qui remet ses journalistes à leurs place (pour ne pas répéter se que dit linda marchisio)
                                    • Jean Pierre Renault
                                      Joël Gonnet
                                      Honte a eux, ils n'osent même pas donner leurs salaires alors qu'ils critiquent les politiques qui ne le font pas
                                      • Thibaut Poirié · St Giles International
                                        Alors je suis surement stupide mais pourquoi parler du salaire de M Denisot, pourquoi s'en prendre aux éditorialistes? Moi je voulais que M Dupont-Aignan me vende ses idées. Qu'il m'explique son programme. Qu'il m'explique en quoi sa politique va redresser la France. Allez taper sur des personnes qui font juste leur travail, je trouve ça petit. On peut convaincre sans prendre à partie les gens ou chercher des boucs émissaires... :-/ . On m'aurait demander mon salaire je n'aurai pas répondu. C'est personnel et ca n'intéresse que moi. Moralité je ne voterai surement pas pour ce Monsieur qui divise les gens au lieu de les rassembler pour que l'on s'en sorte tous.
                                        • Roger Silvin · College de la sine vence
                                          juste leur travail?????
                                          non mais elle est bonne celle là. Un journaliste, son travail , c'est d'informer.
                                          Est ce que c'est de manipuler le public avec des eclairages empreints d'opinion?
                                        • Thibaut Poirié · St Giles International
                                          À quel moment de l'émission, les journalistes ont manipuler l opinion? Je veux bien que l on sorte des grandes phrases styles : " la religion c est l opium du peuple". " les médias font de la manipulations de masse" mais c est un peu simpliste. Donc ne voyant pas les "pièges" journalistiques, expliquez moi à quel moment le grand journal a outre passé son rôle d informer la population?
                                      • Aurélien Cirot
                                        Oui Monsieur Apathie. Vous êtes un voleur. Vous gagnez des sommes astronomiques et faites la leçon d'humanisme. Ariane Massenet 25 000 euros par mois pour balancer 3 phrases de potiches brouillonné à l'avance entre le plat et le dessert... Canal+ est une fabrique de propagande socialiste qui écrase de mépris tout ce qui ne ressemble pas à cet idéologie. Pour une fois qu'un type à les couilles de faire chier dessus, les bobos...