Quelques considérations sur les sondages, leurs variations et leur influence.
Voici la compilation des sondages concernant Le Pen sur le site du Nouvel Obs ce jour :
Inutile de commenter beaucoup, ça sent le doigt mouillé...
Le 7 février, BVA la donne à 16%, l'IFOP à 20.
Le 15, BVA envisage 15%, quand Harris pronostique 20.
Le 22 mars, BVA est à 13%, quand l'IFOP dit 17,5.
Le 4 avril, le CSA parierait pour 13%, mais pour Harris, c'est plutôt 16.
Bref, 3 à 5 points d'écart pour la même journée.
Quand la marge d'erreur est évaluée en général à moins de 3%, c'est vraiment pas de chance !
Notons aussi que certains instituts sont systématiquement au plus bas (LH2 et BVA), quand d'autres sont systématiquement au plus haut (Harris et IFOP).
L’inexactitude concernant l’évaluation du score de l’extrême droite n’est pas nouveau. En 2002, Le Pen était sous-évalué, en 2007, il était sur-évalué. Une étude sérieuse, après avoir analysé les sondages des scrutins présidentiels précédents, concluait : "Quels que soient les indicateurs utilisés, une seule conclusion peut être tirée de l’analyse des sondages électoraux de l’élection présidentielle de 2007 en France. Il n’y a pas d’amélioration notable dans l’estimation des principaux candidats par rapport à 2002 ; par contre, contrairement à 2002, la répartition droite-gauche est très bien estimée. Par ailleurs, l’estimation du vote Le Pen demeure le talon d’Achille des instituts français. Il y a peu d’indices de changements majeurs dans les méthodes utilisées, les échantillons sous estimant toujours fortement le vote Le Pen déclaré. Par contre, il y a une moins grande homogénéité dans les estimations des sondeurs"
Bah, semble-t-il rien de neuf cette année.
Oui mais la tendance ? La tendance est, elle au moins, juste et concordante.
Quoique.
Prenons l'exemple du vote Mélenchon :
Le grand écart ne se fait entre le 10 avril et aujourd'hui et là, les tendances sont contradictoires, stagnation autour de 14%, hausse à 17 ou baisse à 12.
Avant, cependant, une belle coordination. Toujours des optimistes (CSA, Sofres) et des pessimistes (Opinion way), mais dans un bel élan groupé.
Même si il semble aussi séduire un électorat plus éduqué, Mélenchon subit le même biais, et les candidats communistes avant lui, que Le Pen. L'article de la canadienne Claire Durant auparavant cité notait : "pour les trois instituts pour lesquels nous avons obtenu les informations, la structure de l’échantillon montre qu’il existe une très forte sous représentation des personnes moins scolarisées."
Mais par contre, j'ai un souvenir. Le tournant très remarquable dans les intentions de vote pour Mélenchon date du 7 mars 2012, quand toute la presse a repris l'information du jour : un sondage CSA le donnait à 10%. Libérés, encouragés, dynamisés, je ne sais ce qu'ont ressenti les sondés, mais alors qu'avant la progression se fait point par point, elle explose ensuite.
Les sondages ont donc au moins une opinion. Une opinion qui compte.
D'ailleurs, certains ne s'y sont pas trompés.
Dessin de Pétillon paru dans le Canard enchaîné le 18 avril 2002 |
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